Aux Lilas (93), les salariés de la blanchisserie industrielle RLD se battent aux cotés des élus contre l’actionnaire du groupe, qui veut fermer le site dans un but Lucratif.
Quelques employés en blouse blanche traversent la route pour rejoindre tour à tour les 2 locaux de la blanchisserie RLD de la rue de la Bruyère, aux Lilas. Les façades sont couvertes de tracts et de tissus accrochés aux fenêtres par les salariés. A l’intérieur une odeur de lessive embaume l’usine. Des centaines de boulots de travails bleus électriques circulent sur des cintres mobiles pendant que d’autres, pliés dans des cages, sont transportés d’une pièce à l’autre par une poignée de travailleurs. L’usine de blanchisserie industrielle semble tourner au ralenti. Certaines machines sont éteintes, des employés, découragés, brassent de l’air à la recherche d’une activité. Josette, agent de maitrise explique : « Ils ont déplacé les clients des pôles santé sur d’autres sites. A Epinay-Sous-Sénart par exemple. On est la pour être payé mais on a pas de boulot. Pourtant, il y a encore quelques mois, l’usine tournait bien ». Les clients sont déplacés un à un vers d’autres usines RLD, sur d’autres secteurs. Tout le monde ici semble vouloir travailler. « Moi j’aime travailler » déclare Pavic Bisa. Tout en pliant des blouses d’un tour de main, l'employée raconte : « je suis arrivée en France de Serbie en 1972, j’ai commencé à travailler ici en 1974. Cela fait 40 ans que je travaille aux Lilas. J’habite à coté, je ne vais pas aller travailler ailleurs ». Elle fait allusion au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui propose une mutation de 62 salariés, 10 autres devant être licencié.
Cible de la plupart des slogans, le fond vautour Vermeer Capital Partners. est l'actionnaire principal de RLD. « Le seul but de ce prédateur est d’effectuer de l’achat et de la revente de sites industriels afin d’augmenter ses profits pour distribuer ses dividendes à ses actionnaires. » assure l’intersyndicale CGT, CFDT et FO du site.
La fermeture du site serait un coup dur pour la commune. Avec 72 salariés, la blanchisserie qui existe depuis plus de quatre-vingt-dix ans, est le troisième employeur industriel de la ville après les ateliers de la RATP et une société d’ascenseurs. Mais surtout les salariés de RLD pointent le scandal que représente le site qui cache une stratégie concernant l’ensemble des salariés de RLD. Le site de Villepreux (Yvelines) devrait aussi fermer ses portes annonce l’union locale CGT de Bagnolet-les-lilas. "Le CICE ne peut servir à vendre notre entreprise à la découpe !" résume un tract collé devant l’entrée de la blanchisserie industrielle. Un slogan que le gouvernement devrait méditer.









