Ala Allah est une série de photographies portant sur la quotidienneté. Ici, Charles Thiefaine tente d’entrainer le public dans son expérience au sein de la société irakienne.
Portraits, bribes de l’ordinaire ou scènes de rues, les images nous immiscent dans l’intimité de personnages complexes, soucieux et désirants. Les histoires s’amoncèlent et se croisent. Y sont bricolés des récits incomplets, semant le doute autour des identités et des personnalités de chacun. Certaines images révèlent des instants du quotidien auxquels le photographe a participé comme les photos de famille ou les scènes d’action. D’autres convoquent le hors champ et le hors-temps à travers, par exemple, des portraits où le regard est por- té vers l’extérieur du cadre.
Ainsi, la série dessine des nar- rations potentielles et entraine le public vers des évènements passés ou qui vont se dérouler.
Qu’importe la réalité, l’oeuvre se veut singulière et tente sur- tout de rompre avec l’imagerie de la violence en s’efforçant de dethéâtraliser l’existence que mènent les individus pho- tographiés. Comment des filles aident leur amie à ajuster son voile lors de sa remise de di- plôme? Par quels ruses, un jeune irakien de Bagdad parvient à tuer le temps dans le jardin de ses parents ?
Allah Ala se présente comme un ensemble de réflexions qui se déploient à travers la narration et aborde différents thèmes tels que la famille, les amis, l’adolescence, l’amour ou le mariage, la guerre, la solitude, le souvenir, l’ennui ou la fête. (2015-2023)